Le mariage en Islam est établi sur le consentement sans équivoque, le respect mutuel et l’amour sincère aboutissant à la bonté, l’affection et la compassion réciproques pour unir solidement l’homme à la femme: « Parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. » [Sourate 30, verset 21]

Le Coran précise le régime convenable qui garantit la souveraineté de l'être humain, protège son honneur et préserve sa dignité en faisant du rapport entre l'homme et la femme un lien précieux, basé sur le consentement mutuel, sur l'offre et l'acceptation comme deux aspects de ce consentement et sur un témoignage qui annonce ce que chacun est devenu pour l'autre.

La liberté et la dignité ont été deux grands droits de la femme, acquis grâce à l'avènement de l'Islam, incluant le droit essentiel de choisir son époux, contrairement à la période antéislamique où la fille se vendait comme une marchandise. Nous n'assistons pas à une régression de ce droit à cause de l'Islam, car la responsabilité n’incombe pas à la religion musulmane mais à un abus d’autorité parentale ou à d'autres dérives traditionnelles. En dépit des enseignements nombreux de l’Islam, certains pères continuent de nier ce droit à leur fille et les marient sans leur consentement. Ignorent-ils qu’un mariage conclu sans consentement de l'une des deux parties est nul, selon la loi islamique elle-même ??

« Selon Abou Houreira, le Prophète a dit: "Le mariage de la veuve ne peut se conclure avant son consentement et la jeune fille ne peut être mariée sans avoir exprimé son avis." Tout contrat de mariage conclu sans l'accord explicite de la veuve ou de la jeune fille est suspendu, car le mariage doit privilégier l’intérêt de la fille, non celui des parents ou du tuteur légal. »
Dans un incident célèbre, le Prophète est également connu pour avoir annulé le mariage d'une jeune fille venue se plaindre de son père qui l’avait mariée contre son gré. Bien que la fille ait indiqué clairement qu'elle était heureuse dans son mariage, le Prophète lui a fait connaître qu’il était de son droit de l’annuler ! Le contexte de ce hadith illustre l’importance du consentement mutuel dans le mariage et insiste sur l'interdiction des mariages forcés en Islam.

Il est toutefois essentiel de comprendre la différence entre mariage "arrangé" et mariage "forcé"; tant qu’il n’existe aucune force exercée sur l'une ou l'autre partie pour accepter la proposition d’un tiers, le mariage est légalement valide : la rencontre entre deux personnes est arrangée mais si ces personnes apprennent à se connaître et se plaisent, elles peuvent décident de se marier. Ce mode de rencontre n'est pas moins valable qu'un autre, pour autant qu'il soit exempt de toute contrainte. En réalité, il permet un abord souvent plus sérieux et permet de favoriser la rencontre de personnes qui se correspondent plus ou moins, aux niveaux spirituel, intellectuel et social.

Il importe que les parents s’impliquent dans la vie de leurs enfants, en leur fournissant l'appui et les conseils nécessaires pour favoriser le choix d'un conjoint, le moment venu – cela sans exercer aucune pression sur ce choix. Les parents, même s'ils veulent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants, ne doivent pas confondre leurs désirs avec ceux de ces derniers : à eux seuls, exclusivement, revient le choix du mariage.

L'opinion d'une journaliste yéménite sur une autre contrainte imposée à certaines femmes musulmanes vous intéressera; cliquez ici : Un choix strictement libre et individuel.
[Certains passages sont extraits d'articles de la Ligue Française de la Femme Musulmane]